En conférence, Miriam Gablier nous parlait de la mystérieuse relation entre corps et conscience

Mercredi 4 décembre, Biopulse accueillait à la Maison la chercheuse et auteure Miriam Gablier, venue converser avec le public sur la riche et mystérieuse relation entre le corps et la conscience. Mais, au fait, qu’appelle-t-on « corps » et qu’appelle-t-on « conscience » ? Y-a-t-il nécéssairement une séparation entre le corps et l’esprit ? Tout dépend de quel point de vue nous nous plaçons…

À un auditoire nombreux et dans une ambiance intimiste, Miriam a commencé par raconter l’histoire de « cas frontières ». Elle a décrit des cas hors normes, comme l’apparition de stigmates à volonté, qui viennent défier les concepts et les cadres scientifiques dont nous disposons pour appréhender la conscience et sa relation avec le corps. De quoi mettre en doute ce que l’humain croit savoir de lui-même… De quoi douter de tout… Pour s’apercevoir, comme Descartes, que la seule chose qui reste lorsque l’on doute de tout est notre conscience, témoin d’être en train douter de tout ?

Il a en effet été question de René Descartes dans le tour d’horizon des -ismes (matérialisme, dualisme, monismes…) que nous a offert ensuite Miriam afin de re-situer la question du corps et de la conscience dans l’Histoire des idées. Fait peu connu mais pourtant d’importance, nous apprenions que Descartes – dualiste s’il en est un – prônait lui même la « relâche des sens », à savoir la méditation, comme moyen d’accéder à la découverte que peut-être, en fait, corps et conscience ne font qu’un..

Puis la conférence de Miriam s’est faite conversation. Les questionnements et les partages d’expérience se sont délicatement entremélés dans la salle autour de ce sujet fascinant. Tant sur des questions « sorties du corps », d’expériences de mort imminente, de guérisons miraculeuses, que sur des aspects re-centrés sur nos pratiques, qui masseur·se·s, qui psychothérapeutes. En effet modifier les paramètres du corps modifie les paramètres de la conscience, et nous savons que les spiritualités proposent des formes de travail corporel comme accès vers des états de conscience élargie. Plus près de nous, dans nos pratiques, nous observons que des choses simples engageant le corps, la présence, un état de conscience singulier, produisent des différences notables sur la qualité de l’expérience d’être au monde, tant pour soi que pour les personnes à qui nous prodiguons par exemple des soins.

Nous avons donc parlé ensemble d’empathie, de qualité de présence, de la relation au temps qui se modifie pendant un massage, de l’importance des éveils corporels avant une séance, de l’importance de laisser dans le massage une place pour le mystère non élucidé de la conscience laissant au vivant le loisir de se déployer à sa convenance, nous avons parlé de de conscience personnelle, transpersonnelle et collective, même de conscience animale et de massages équins, et nous nous sommes demandé si l’expression « conscience corporelle » ne serait pas en fait un pléonasme. Tout dépend d’où on se place ? En tout cas, où que nous ayions été assis·e·s, ce fût une belle soirée, c’est certain !!

Biopulse tient à remercier chaleureusement Miriam Gablier ainsi que toutes les personnes venues prendre part à cette conférence.

Vous pouvez retrouver les travaux de Miriam sur la conscience dans son livre parut cet automne aux éditions Hachette: Les Mystères de la conscience.

Nous regrettons de n’avoir pu accueillir en une soirée toutes les personnes qui avaient manifesté le souhait de venir, mais… Restez branché·e·s, notre petit doigt nous dit qu’il est fort possible que nous renouvellions l’invitation l’année prochaine !